mercredi 13 octobre 2010

Débuts de romans, 3 - par Martine B. (Exercice n°15)


Chick Lit :
Aujourd’hui Je suis rentrée du boulot d’une humeur massacrante, alors j’ai sorti de l’eau, de la farine et du sel et j’ai  longuement pétri une pâte à pain pour me défouler, sous le regard intrigué de George, mon chat siamois. La raison de cette  agitation ? Mon boss est furieux après moi, il ne m’a pas calculée ce matin quand on s’est croisés au quarante-deuxième étage du gratte-ciel dans lequel la société s’est installée récemment. Si je vous disais que c’est un malheureux ticket de cinéma qui a déclenché toute l’histoire, je suis  sûre que vous  ne me croiriez pas. Et pourtant…


Roman noir :
L’homme tapi dans l’ombre de l’imposant gratte-ciel de verre fumé observait la jeune femme qui  rentrait chez elle, un paquet  de farine à la main. Elle était superbe, le genre de fille qui ne s’intéresserait jamais à lui, et  il fallait qu’elle paye pour cela. Au moment  même où Il allait lui emboiter le pas un grand type au front dégarni sortit de l’immeuble ; le téléphone à l’oreille, il était tellement absorbé par sa conversation qu’il ne prêta attention ni  à la jeune femme ni au chat noir qui s’était faufilé dans le hall. Cependant le guetteur  ne prit  aucun risque et regagna la station de métro toute proche. « On se reverra, ma belle, on se reverra » se promit-il en compostant son billet.


Autofiction :
Tu écris l’histoire de ta pauvre petite vie à la deuxième personne, pour prendre de la distance dis-tu, mais  tu es bien le seul à le croire. A tes pieds,  ton chat joue nonchalamment avec un vieux ticket de métro. Tu es en mal d’inspiration, tu vas fumer une cigarette sur la terrasse, tu ne te lasses pas de cette vue sur les gratte-ciels de  la ville. Tu observes ce qui passe dans la rue. Le boulanger d’en face tend un paquet de farine à une cliente.  Dans le café à côté, une femme, seule à sa table, boit un café. Elle porte une robe bleue. Quelques mètres plus loin,  un homme en costume sombre regarde par la fenêtre, l’air absent. On dirait un tableau d’Edward Hopper.

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